Paul Delvaux, Les Courtisanes, 1944, Coll. privée en dépôt au Musée d'Ixelles
©Paul Delvaux Foundation, SABAM Belgium 2014, photo Vincent Everarts


Promenez votre regard sur 90 Å“uvres – parfois inédites - réunies pour l’occasion au Musée d’Ixelles – dernier weekend





Plongeon dans les recoins de nos mémoires avec, dans le cadre de la Quinzaine Numérique 2014, cette 2ème et dernière semaine du Festival « Nos petites madeleines » Ã  La Balsamine – Bruxelles jusqu’au 25 octobre 2014.

En quête de nouveaux horizons, des artistes s’emparent des arts numériques, démarche que soutient la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2006.Ce soutien trouve sa prolongation dans l’idée d’une Quinzaine dédiée à cette expression artistique, une rencontre entre ces artistes et des publics familiaux, pros ou estudiantins.
Le succès de l’édition 2013 illustrant la diversité des thématiques couvertes par les arts numériques mène à son renouvellement en 2014.Partenaire de ce programme, le théâtre la Balsamine bat pendant deux semaines au rythme des jeunes créateurs et des nouvelles technologies. Au programme : du théâtre, des performances, des concerts et des installations interactives.

Thème de cette saison : la mémoire et sur les affiches du festival, un éléphant réputé pour en avoir une phénoménale.
Comment se souvenir alors que tout va plus vite ? Qu'est-ce qui sauvegarde le mieux les choses ? Comment raviver les « arts de la mémoire » ? Le déjà-vu, déjà-entendu, déjà ressenti...La mémoire, certes mais celle qui réintroduit du vivant. Entre répétition et remémoration, entre momification et recréation. Que la proposition soit numérique, verbale ou corporelle, réunir des artistes autour de cette réflexion de la mémoire, c'est convoquer une collectivité à réfléchir sur l'oubli sélectif, voir comment le filtre agit. Quels sont les choix qu'ont opérés nos cerveaux, voir ce qu'ils nous restituent.
Si vous avez manqué la première semaine, au programme, il y avait…

Lungs [the breather] de Laura Colmenares Guerra et Todor Todoroff. Une installation interactive et immersive qui explore les processus corporels involontaires.



Skinstrap, une performance où Thomas Israël utilise son corps comme écran afin de nous raconter une histoire universelle de la couleur, suivi d'une autofiction à même la peau.






Dualskin, une performance de Thomas Israël qui dresse un petit historique humoristique de la sociologie du couple. Comme dans Skinstrap, le corps est utilisé comme espace narratif, mais ici, c'est la dualité masculin-féminin qui est explorée.





Que vous réserve cette dernière semaine ?

Le nu civil, nouveau projet écrit et mis en scène par Jean-Baptiste Calame à voir encore ce mardi 21 octobre à 20h30. Des acteurs commencent la journée autour d’un déjeuner, population qui se dissipe, les mots se perdent, les cheveux de certains aussi…Une masse menaçante commence à envahir l’espace public. Que faut-il faire ? Prendre la fuite ? prendre des mesures ? Écouter son cÅ“ur ? Ne rien vouloir savoir ?



Vieil de Jean Le Peltier  du 22 au 24 octobre à 20h30, une fable mi western mi récit fantastique qui se crée en mots et en dessins. Un comédien raconte au fusain un vieux continent, un vieux géant, un vieil ami qu’on admire sans pouvoir ignorer tous ses défauts.



Human Brush par VincentGlowinski & Jean-François Roversi. Performance de danse, dessin et musique improvisée le 25 octobre à 20h30. En 2008 Vincent Glowinski (aka Bonom) travaille avec l’artiste media Jean-François Roversi à la transposition des fresques de Bonom sous forme performative. Dans Human Brush, le corps de Vincent induit les formes projetées sur écran. Ses déplacements filmés de manière zénithale, des mouvements et figures exécutées à même le sol, capturés en temps réel s’accumulent et composent la projection. Un corps qui se veut calligraphique, qui tels les rayographes de Man Ray se dépose sur papier sensible dans un développement instantané chorégraphié. Ainsi se retrouvent ici évoqués les univers qui faisaient la richesse du travail de Bonom : imageries scientifiques, figures mythologiques, motifs de l’infiniment petit ou du démesurément cosmique,  mécanismes bioformes, bestiaires obsédants et luxuriance florale. La mémoire en tant que trace.



Petit plus, il y aura aussi des concerts accolés à la programmation. Après Human Brush, pour clôturer le festival, on accueillera Lazarine+Ext’int, deux jeunes musiciens qui font de l’électro acoustique. Et on aura aussi Joy, dans une sorte de petite avant-première, puisqu’ils viennent de sortir leur deuxième album et qu’ils seront en novembre au Botanique. À la Balsamine, ce sera leur premier concert à Bruxelles. 


Infos :

  • 13 > 25/10, €5 > 15 (Pass: €15/18/27)
  • Théâtre la Balsamine, avenue Félix Marchal 1 - 1030 Bruxelles
  • Site web du théatre de la Balsamine 
  • La Balsamine sur Facebook 
  • Quinzaine du Numérique : tout le programme                                                                                                                                                                                                                                                                                              
     





Un dernier moment vers les cimes lorsque que j’évoquais dans mon dernier article le spectacle de Claudio Bernardo « L’assaut des cieux »   et le dérisoire d’une quête d’absolu.
Le voyage se poursuit finalement avec un glissement dans l’intime du micro-univers de la photographe Martine Cornil.

Que perçoit-on de ce qui nous entoure ?
Ce qui nous est habituel, ne le voyons-nous plus ?
Et lorsque Martine Cornil nous le montre, on ne le reconnaît pas. Pourtant c’est là, en permanence sous nos yeux.
On peut chercher très loin ce qui nous est le « bord du monde ».
Elle nous l’offre en chacune des ses photographies.
Je l’avais rencontrée lors de l’édition 2014 du Parcours d’Artistes de Saint-Gilles. 
Voix  bien connue des auditeurs de la RTBF Première, c’est pourtant vers la photographe que nous rencontrons aujourd’hui.
Elle effectue ses premiers essais photos dès l’âge de 17 ans. Armée de son Minolta, elle s’accapare l’appareil photo, capture chaque instant. Sa prise de vue est presque compulsive réalisant de longues séries. Oh elle ne va pas très loin pour réaliser ses clichés : elle photographie ce qui fait partie  de son quotidien, dans sa cuisine et son jardin. Le terrain de jeu de Martine Cornil se situe dans l’hyper proximité intime.
En 2012 c’est une première exposition collective à la Galerie Sandrine Herrebout, une première rencontre autour de son travail avec des proches et des inconnus qui plongent dans son univers, qui racontent, qui mettent des mots sur les images qu’elle propose.
Comme ses photos à l’origine sur Facebook suscitait les commentaires sous forme de texte, de poèmes : de là est venue l’idée de leur associer l’écriture. Il a donc été demandé à certains écrivains belges d’écrire sur ces photos.


«Photographier, c’est écrire avec la lumière » dit-elle. Et elle en joue de cette lumière qui faisant chemin, finit par écrire la photo. Et pendant ce temps, Martine change la profondeur de champ, se distancie et se rapproche, varie les angles  dans une prise de vue presque chorégraphiée où elle danse avec cette lumière.
Elle nous livre ici une galerie de portraits intimes et sans retouches de l’excessivement proche, celui que nous ne voyons même plus. Ici le minuscule est majuscule, le lointain se mêle au proche dans un abolissement des frontières. Ici le réel « s’irréelalise », se dématérialise dans un univers à fleur de peau, proche des éléments. On y ressent, l’eau, la terre, le feu et surtout l’air…oui l’air, un moment de grande fraîcheur poétique.



Et voilà ce livre : Martine Cornil, bords de mondes aux éditions MaelstrÖm reEvolutions  en 2012.

Avec des textes de :
Luc Baba . Marianne Bastogne . Pascal Blondiau . Francis Dannemark . Xavier Deutsch . Sandrine Emmery . Michèle M Gharios . Théophile de Giraud . Alain Helissen . Paul Hermant . Corinne Hoex . Virginie Holaind . Jean Jauniaux . Michèle Lenoir . Françoise Lison-Leroy . Veronika Mabardi . Rony De Maeseneer . Daniel Martin-Borret . Serge Noël . Colette Nys-Mazure . Kenny Ozier-Lafontaine . Patrick Placentino . Vincent De Raeve . Milady Renoir . Luc-André Rey . Dana Shishmanian . Vincent Tholomé . Christine Van Acker . Catherine Ysmal



















Cette année As Palavras, Cie Claudio Bernardo fête ses 20 années d’existence avec la reprise de deux spectacles phares : L’assaut des cieux, créé en 2009, particulièrement plébiscité par le public et la presse, couronné par le Prix de la Critique du Meilleur Spectacle de Danse saison 2009-2010 et une Première bruxelloise du solo Só20 créé en novembre 2013 lors de la Biennale Internationale de Charleroi Danses. 



Après la soirée Actus III à l’Académie des Beaux Arts de Saint-Gilles  , nous ne quittons pas vraiment l’Académie, ni la performance puisque que je vous invite à découvrir le travail de Tristan Robin, responsable de l’atelier dessin de cette même-académie. Cette nouvelle exposition, « un temps performant » est à voir à l’ Artitude Gallery jusqu’au 18 octobre 2014. 


Tristan Robin y poursuit ici sa réflexion menée depuis quelques années sur l’habitat pavillonnaire et le conformisme mortifère de son « prêt-à-
Habiter ». Son travail expose les actions triviales d’un quotidien dans l’environnement très conformiste des habitats modulaires actuels.

Au départ : une vidéo de 70 minutes réalisée en caméra fixe, image en temps réel, d’un style presque informatif, technique, didactique. Tristan Robin se filme en train de monter une structure de type de celles développées par la marque au logo bleu et jaune bien connue. Mais rien n’est vraiment statique : on y voit l’artiste se déplacer autour de cette édification cubiste et peu à peu une gestuelle du monteur se crée.

De cette performance, Tristan Robin tire une série de treize dessins, 13 empreintes de cinq minutes du chantier, dont la scansion apparait, indiquée par le « time code » au bas des compositions. 13 tableaux où sur fond d’un acrylique épais s’affichent l’élégance de schémas réalisés à la craie.
L’artiste, tel un géomètre ou un architecte, nous livre ses esquisses monochromes et compose en négatif / positif le dialogue géométrique des cadres montés, des panneaux en désordre, des fragments d’espace, et y promène sa silhouette d’artiste en bougé photographique.



Et le temps s’écoule et s’inscrit. Et des traces sont laissées. Bien qu’essentiellement abstraits, ces dessins, témoins d’une réalité physique, contrastent avec la distance presque conceptuelle de la vidéo qui leur a donné vie.

Par cette recherche Tristan Robin aborde la question du geste créatif à travers son coût, sa     plus-value sur le temps de travail et plus largement celle du marché de l’art où un dessin résumant cinq minutes de montage peut excéder la valeur financière de ladite cuisine présentée dans la vidéo.

Il nous rappelle également que la pratique de l’art relève tant d’un jeu que d’un travail. Une même action, deux évaluations différentes, celle d’un monde ouvrier, celle d’un monde artistique. Et de dénoncer ici les rapports complexes entre l’art et le capital sur un tableau noir dont les croquis de Tristan Robin en sont les témoins.
Où s’achève l’économique, où commence l’esthétique ?


Infos : 

- Exposition à voir jusqu’au 18 octobre 2014
- Site Web de Tristan Robin 
- Site Web de la Galerie Artitude 

La page facebook de BombARTStic - ME








 
                                                                                                      ©Thomas Reul


























Entièrement dédiées à l’Art Performance, les journées ACTUS 
  sont l’occasion de rencontres entre des artistes performeurs actifs sur la scène de l’art contemporain et le public des environs.
Pour cette troisième édition, elle investira les espaces de l’Académie des Beaux-Arts J-J Gaillard  de Saint-Gilles/Bruxelles.

Après la plateforme ACTUS I   (2012) aux Brasseurs, en collaboration avec l'ULG, la résidence ACTUS II  qui a abouti à une journée de rencontres publiques à la Fabrique de Théâtre à Frameries, ACTUS III accueille cette fois pour une soirée exceptionnelle des artistes de PAErsche 
, de Bbeyond qui s'associeront à trois artistes résidant en Belgique pour proposer des interventions solo d'art performance dans les différents espaces de l'Académie de St Gilles, avant de se lancer ensemble dans une open session dans l'Atelier dessin. 
 
ACTUS  III accueillera ce 1er octobre des artistes performeurs irlandais du groupe Bbeyond (Belfast, Dublin) et ceux du groupe allemand PAErsche (Cologne, Essen). Trois artistes belges (An Debie, Alice De Visscher et Monali Meher) s’associeront également à cette soirée. L’objectif de cette soirée est de proposer pour la première fois à Bruxelles le concept d’open session d’art performance, de faire connaitre la plateforme Actus et aussi de pouvoir proposer ces artistes à d’éventuels programmateurs locaux.

Avec: An Debie, Alice De Visscher (BE), Monali Meher ( BE/IN), Marita Bullman, Boris Nieslony, Evamaria Schaller ( DE), Fergus Byrne, Chrissie Cadman, Christof Gillen, Sandra Johnston, James King, Brian Patterson et Elvira Santamaria ( IE)

Infos Pratiques

  • Mercredi 1° octobre 2014 à l'Académie des Beaux Arts J-J.Gailliard 
  •  Adresse 108-110 Rue de l’Hôtel des Monnaies 1060 Bruxelles
  • Programme : 
    • 19h-20h00: Interventions solos 
    •  20h00- 21h30: Open Session, suivi d'une rencontre entre artistes et public

Réservation indispensable  : ricochets@scarlet.be 



Review de cette soirée : à suivre (prochainement

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